Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/150

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l’apathie des honnêtes gens en 1871 explique celle de nos pères en 1793. »

Voici pour le coup un aveu dépouillé d’artifices. Les enquêteurs officiels veulent bien avouer que le 1871 prolétarien a pour pendant le 1793 bourgeois. Eh bien ! non, dans leurs confiscations de biens comme dans leurs arrestations et exécutions, les hommes de la Commune n’ont été encore que des enfants, relativement aux bourgeois de 1792 et 1793.

Les moines défroqués, curés, vicaires, gendarmes, financiers, politiciens et autres, dont la Commune a ordonné l’arrestation, conspiraient bel et bien en plein Paris : les uns dans leur sacristie, les autres dans leur salon. Ils avaient leurs mouchards, leurs agents, et entretenaient avec Versailles une correspondance suivie.

Voyons ! voyons ! que ces bons bourgeois qui ont toujours la larme à l’œil, quand il s’agit des leurs, mettent donc en regard du nombre des otages exécutés sous la Commune, non pas seulement celui des fédérés qu’ils ont fusillés en 1871, mais aussi le total approximatif des individus guillotinés à Paris et ailleurs, massacrés dans les prisons et disparus dans les noyades de Nantes, pendant le règne de la Terreur bourgeoise, lors de la première Révolution.

On croirait, ma parole, que ces rhéteurs qui s’érigent aujourd’hui en professeurs de maintien, perdent, comme les lièvres, la mémoire en courant. Mais l’histoire est là et les chiffres aussi. Or, il est constaté que dans les journées des 2 et 3 sep-