Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/167

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de sa trempe, pourraient-ils nous dire où ont été déposés les objets et valeurs soustraits par les Versaillais pendant la Semaine de Mai, non seulement dans les maisons qu’ils ont mises au pillage, mais encore dans les poches des cadavres et souvent même des blessés qu’ils achevaient pour les dévaliser plus proprement ?

Cette préoccupation constante de traiter les prisonniers avec le plus d’humanité possible donna lieu à une séance assez agitée, qui détermina Raoul Rigault à envoyer faire foutre — ce fut son expression — les humanitaires, et à donner sa démission de délégué à la Sûreté.

Ce fut le 24 avril.

« Hier, en mon absence, dit Rigault, vous avez déclaré que tous les membres de la Commune auraient le droit de visiter tous les détenus. Je demande que vous reveniez sur ce vote, quant à ce qui concerne les prisonniers au secret. Dans le cas contraire, je serai forcé de donner ma démission, et je ne crois pas qu’un autre puisse, dans la situation actuelle, accepter une pareille responsabilité. »

Les mots de prisonniers au secret soulevèrent l’indignation d’un grand nombre de nos collègues. Cependant, il était reconnu qu’on courrait les plus grands dangers à laisser communiquer certains prévenus avec les autres. Ce qui se passa plus tard à la Grande-Roquette donnait absolument raison aux craintes exprimées par le citoyen Rigault.

Mais, le sentiment de la justice l’emporta encore sur les exigences de la situation.

Le secret appliqué même à des conspirateurs et