Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/169

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toutes les libertés, la situation présente exigeait des procédés exceptionnels. Il conclut au maintien du secret.

Je fus enchanté d’entendre le délégué aux finances donner cette note révolutionnaire ; aussi, je me promis de lui envoyer demander de l’argent le soir même, car le besoin s’en faisait terriblement sentir à Montmartre.

Le citoyen Delescluze se montra surpris qu’on trouvât mauvais qu’un membre de la Commune pût entrer dans la cellule d’un prisonnier au secret. Il vit là une marque de défiance qu’il fallait éviter au sein de la Commune. Et, sans protester contre le secret, il demanda qu’on s’en tînt à l’arrêté nous autorisant à pénétrer dans toutes les cellules.

Le citoyen Theisz appuya énergiquement les paroles d’Arnould. Puisque nous avons la responsabilité, dit-il, nous devons surveiller les actes de police. Et, puisque nous avons tant de fois protesté contre le secret, nous devons l’abolir !

Mais nous sommes en Révolution ! lui cria le citoyen Amouroux.

Le citoyen Billioray ajouta que nous pourrions tout à notre aise appliquer nos belles théories si nous étions vainqueurs ; mais qu’actuellement on ne saurait prendre trop de précautions.

Raoul Rigault trouva le mot de la situation : Quand on n’a pas vu le dossier d’un homme emprisonné, dit-il, on peut se laisser attendrir par ses paroles, par des questions de famille, d’humanité, et l’aider à communiquer avec le dehors.