Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/179

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mais elle eut au moins l’avantage de faire adopté à l’unanimité cet ordre du jour :

« La Commune, s’en référant à son décret du 5 avril, en demande la mise à exécution immédiate. »

Ce revenez-y donna satisfaction aux réclamations des citoyens de Montmartre, mais la fameuse loi sur les otages n’en resta pas moins lettre morte.

— Eh bien, il faut en faire l’aveu, et, m’adressant au citoyen J.-B. Clément, qui appuya la proposition Urbain et qui, même, l’inspira bien un peu, je lui dirai que c’était d’une imprudence inqualifiable et même, ne lui mâchons pas la vérité : c’était de la démence !

Oui, certes, car c’est à peine si nous avions entre nos mains une centaine de prisonniers plus ou moins tonsurés, plus ou moins gendarmes ou mouchards, plus ou moins compromis dans les sauts-de-carpe de la finance et de la politique, alors que nos ennemis, si féroces déjà, avaient en leur pouvoir quelques milliers des nôtres !

Ce décret était donc non-seulement inutile, mais dangereux. Et c’est parce que nous le comprimes qu’il ne fut jamais mis en vigueur, au moins tant que la Commune se maintint à l’Hôtel-de-Ville.

Les sacripants qui gouvernaient à Versailles furent beaucoup plus pratiques : Ils ne décidèrent pas une loi tapageuse sur les otages, mais… ils opérèrent au jour le jour pour bien se faire la main ; aussi, quand vint l’heure, ils surent, en une se-