Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/182

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nouveau prétexte d’irritation. Les échéances, fixées au 13 mars, plaçaient une grande partie du commerce de Paris en présence d’une faillite inévitable, c’est-à-dire de la ruine et du déshonneur. »

Les commerçants, gens pratiques, n’y allèrent pas par trente-six chemins ; ils protestèrent en se laissant protester, et, en quatre jours, c’est-à-dire du 13 au 17 mars au matin, il y eut, à Paris, de 140 à 150,000 protêts !

Jamais les huissiers ne s’étaient vus à pareille fête.

Si les mécontents, que cette loi atteignait dans leurs intérêts et dans ce qu’on est convenu d’appeler leur honneur, avaient eu le courage de leur opinion, ils étaient assez nombreux pour former, à eux seuls, une armée formidable, devant laquelle Versailles eût bien vite capitulé.

À cette avalanche de papiers timbrés, se rattache une petite scène assez typique que je vais raconter :

Il y avait à peine quelques jours que nous étions installés à la mairie, que de notables commerçants de Montmartre demandèrent à être introduits auprès des membres de la Commune de l’arrondissement pour s’entretenir avec eux au sujet des échéances. Mes collègues Theisz et Vermorel étaient à l’Hôtel-de-Ville, et Dereure à Neuilly. J’étais donc seul pour répondre à ces messieurs. Il vaudrait peut-être mieux, pensai-je, leur donner rendez-vous pour demain et convoquer mes collègues, car, en raison du peu d’importance que j’at-