Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/194

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relancer les malheureux débiteurs, et, enfin, toute cette armée d’huissiers sinistres lançant des protêts, opérant des saisies et tout le bataclan, et au compte de qui ? au compte du gouvernement issu de la Révolution du 18 Mars !

Eh bien, quoique jeunes, et peut-être même à cause de cela, nous dûmes subir les volontés du doyen de la Commune, délégué à la Banque, et, qui plus est, en passer par la discussion de son projet et de cinq autres par-dessus le marché !

Je prévins les citoyens de Montmartre que, tout dévouement ayant des bornes, il se pourrait bien que je n’eusse pas le courage d’assister à toutes les séances où l’on discuterait les projets sur les échéances, et j’obtins d’eux le droit absolu de faire l’école buissonnière, si je le jugeais convenable.

On ne saurait se faire une idée aujourd’hui de l’importance qu’on attachait alors à cette maudite question.

Chaque journal avait tenu à honneur de rédiger son petit projet. Le ban et l’arrière-ban des économistes avaient donné. Le citoyen Jules Mottu, l’ancien maire du XIe arrondissement, avait, comme les camarades, préparé un long projet de loi, qui n’était ni pire ni meilleur que ceux de mes collègues.

Les débats s’ouvrirent le 13 avril, mais vu l’heure avancée, l’importance de la discussion et le grand nombre d’orateurs inscrits, on s’en tint à nommer une commission chargée d’examiner les diverses propositions soumises à la Commune et relatives