Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/211

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intérêt personnel commencerait, notre devoir finit ; fais ta volonté. Mon maître, tu t’es fait libre. Obscurs il y a quelques jours, nous allons rentrer dans tes rangs et montrer aux gouvernants que l’on peut descendre, la tête haute, les marches de ton Hôtel-de-Ville, avec la certitude de trouver au bas l’étreinte de ta loyale et robuste main ».

Au grand désespoir de la clique réactionnaire et cléricale, les élections se firent avec un entrain et un calme admirables : plus de 140,000 électeurs prirent part au vote et portèrent leurs suffrages sur 311 noms.

L’opinion populaire se manifesta d’une façon éclatante. Les politiciens de toute nuance furent rejetés dans le cinquième dessous. On vota pour Blanqui dans quinze arrondissements ; et il fut élu à Montmartre par 14,953 voix.

En revanche, Louis Blanc, Victor Hugo et autres n’obtenaient que quelques milliers de voix dans trois ou quatre arrondissements seulement. Dans le XVIIIe où M. Clemenceau avait exercé les fonctions de maire, les citoyens Blanqui, Theisz, Dereure, J.-B. Clément, Théophile Ferré, Vermorel, Pascal Grousset, tous les sept élus, obtenaient de 13 à 15,000 voix, et M. Clemenceau 752 seulement.

Après un pareil échec, on était loin de prévoir que l’ancien maire de Montmartre en deviendrait un jour le Grand-Électeur. Il fallut, pour cela, que quelques hommes consentissent à accepter pendant soixante-douze jours de bien lourdes responsabilités et que, la Commune défaite, mais non