Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/45

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cier leur courage et leur résignation, comparer la triste situation des employés à l’opulence des employeurs.

Ils assistèrent même à des scènes violentes qui faillirent mettre le feu aux poudres, et, néanmoins, ils s’en revinrent à Paris, reprirent leur petit train-train journalier, et l’on n’entendit plus parler de l’enquête.

Les ouvriers sans travail, chargés sur l’esplanade des invalides, maltraités sur la place de la Bourse, repoussés de la place de l’Hôtel-de-Ville, envoient une délégation à l’Assemblée.

Ah ! ce jour-là, on eut grand’peur à la parlotte nationale ! tout le personnel, la troupe, les questeurs étaient sur pied, et les députés ne tenaient plus sur leurs sièges. On parlait d’envahissement de l’Assemblée, de dynamite dans le fauteuil du président, d’hommes à barbes sinistres et aux yeux verts apostés, çà et là, au dedans et au dehors du Palais-Bourbon.

La délégation fut reçue par les membres les plus influents de l’extrême gauche. Pour montrer, sans doute, qu’ils n’étaient pas indifférents aux misères des ouvriers sans travail et aux doléances des délégués, ils nommèrent, à bref délai, une commission d’enquête connue sous le nom de : « Commission des 44 », et restée à jamais célèbre par son inutilité.

Les ouvriers les plus connus dans leurs groupes corporatifs et dans leurs chambres syndicales, des militants du Parti socialiste révolutionnaire, furent appelés à comparaître devant la commission. On