Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/87

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tionnaires des Ier, IIe et autres arrondissements, qui partent en guerre pour s’emparer de la place Vendôme occupée par les fédérés.

Oh ! si vous écoutez bon nombre de ceux qui ont pris part à cette ridicule manifestation, et si vous en croyez messieurs les enquêteurs, les manifestants n’avaient pas la moindre mauvaise intention : c’étaient de braves gens, tous plus débonnaires les uns que les autres et tous épris d’un tel amour de l’ordre, de la liberté, de la République et de la France, qu’ils allaient tout bonnement, n’ayant, comme Nicolet, rien dans les mains, rien dans les poches, essayer de ramener par la persuasion, les égarés qui obéissaient aux ordres du Comité central.

C’étaient de véritables apôtres ayant leur christ dans la personne de l’amiral Saisset, avec cette différence cependant que le brave amiral ne s’exposait pas à être crucifié.

Aussi, quels monstres que tous ces fédérés ! Ceux de la butte Montmartre fusillent deux généraux le 18 Mars ; ceux de la place Vendôme reçoivent à coups de fusil des bonnes gens du parti de l’Ordre, qui leur apportaient des bénédictions, ce qui ne s’était pas encore vu.

Au dire de M. Delpit, ces citoyens inoffensifs, au nombre de plus de huit mille — rien que cela ! — portant des rubans bleus à la boutonnière, en leur qualité de chevaliers de l’Ordre, sans doute, se rassemblent place du nouvel Opéra pour prendre part à la manifestation décidée la veille. Bergeret, continue M. Delpit, ne recule pas devant le plus