Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/88

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odieux assassinat : il fait tirer sur une foule inoffensive et désarmée qui criait : « Vive l’Assemblée ! À bas le Comité ! »

Primo, quand on est rapporteur d’une commission d’enquête officielle on devrait au moins ne pas employer un mot pour un autre : c’est donc une foule sans armes et non désarmée, qu’il fallait dire, puisqu’il n’y avait encore eu aucun conflit au moment où cette foule pénétrait dans la rue de la Paix.

Le rapporteur fait remarquer, en outre, sans que personne l’oblige à un tel aveu, que M. l’amiral Saisset, considérant qu’une manifestation sans armes était inopportune et dangereuse, l’avait déconseillée et avait refusé l’honneur de sa présence.

Il nous semble cependant qu’en raison de sa situation et de ses fonctions de généralissime des forces du parti de l’ordre, son devoir était de se mettre, sans discuter, à la tête même de sa bouillante armée. C’est le moins qu’on eût exigé d’un simple sergent de fédérés.

Vous avouerez que c’était une singulière façon de prouver ses désirs de conciliation que de se présenter au nombre de 8,000 au moins, devant des gardes nationaux ennemis de l’Assemblée de Versailles, et dévoués au Comité central, en criant : Vive l’Assemblée ! À bas le Comité ! Rien que ces cris suffisaient, ce me semble, pour indiquer les dispositions hostiles des manifestants et faire partir seuls les fusils des fédérés.

Et dès lors qu’on criait : À bas le Comité ! on