Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/89

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prévenait suffisamment ce Comité qu’il n’avait qu’à bien se tenir s’il ne voulait pas être renversé.

En vérité, ces gens-là sont bizarres : si nous abandonnons les postes qu’on nous confie, nous sommes des couards ; si nous les défendons, nous sommes des assassins.

Mais cependant ce n’est pas nous qui avons innové le système de repousser par la force les manifestations hostiles : c’est encore un exemple que nous tenons des gouvernants.

Sous la République même, et il n’y a pas bien longtemps, le gouvernement n’a-t-il pas fait disperser par la force les manifestations des ouvriers sans travail sur l’esplanade des Invalides, sur la place de la Bourse, de l’Hôtel-de-Ville, et n’en fut-il pas de même le 23 mai 1885, au Père-Lachaise où, comme les années précédentes, les communeux s’étaient rendus en foule au mur des fédérés, en souvenir des fusillés de la Semaine sanglante ?

N’est-ce pas ainsi qu’on procède encore à l’égard des grévistes s’ils se promènent par bandes ou stationnent sur la chaussée ?

Eh bien, ceux qui ont dit et écrit que la manifestation dite « des gens de l’ordre » du 22 mars 1871, n’était composée que de gens inoffensifs et sans armes, savent parfaitement le contraire.

Ils étaient plus que nous dans le secret des dieux et cependant nous connaissions parfaitement les intentions des individus qui dirigeaient le mouvement réactionnaire qui se préparait au Grand-Hôtel et ailleurs.

Ils avaient dit à différentes reprises qu’avec