Page:Claudel - Connaissance de l’est larousse 1920.djvu/116

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du Chandelier-de-l’An-Neuf, avec les baies de l’arbre-à-suif, confèrent au grave tableau une parure honnête. Je vogue en paix au travers de la région modérée.

Maintenant il fait nuit. J’attendrais en vain, à l’avant de la jonque où je suis posté, que l’appât de notre ancre de bois attirât sur l’eau béate l’image de cette lune endommagée que le seul Minuit nous réserve. Tout est sombre ; mais, sous l’impulsion de la godille où que vire notre proue, il n’est pas à penser que route faille à notre navigation. Ces canaux comportent des ramifications sans nombre. Poursuivons avec tranquillité le voyage, l’œil à cette étoile solitaire.