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AU SOIR DE LA PENSÉE

un des principaux entrepôts de l’industrie et du commerce.

« La théorie de l’origine sémite des Babyloniens, aussi bien que de la dynastie d’Hammourabi, a pour elle des probabilités fortes. C’est de l’Arabie que seraient sortis les deux grands groupes sémitiques ; Sémites du Nord : Araméens, Cananéens et Hébreux, Babyloniens et Assyriens, et Sémites du Sud : Arabes, Himyarites et Éthiopiens, C’est l’opinion de Winckler : l’Arabie serait le berceau des premières populations de la Babylonie. Elle serait le Völkerkammer de la race sémitique. Si, comme le suggère Nöldeke, le siège primitif des Sémites est en Afrique, c’est néanmoins l’Arabie qui fut le centre duquel ils se sont répandus en Asie[1]. »

Je n’entre pas dans la discussion des arguments linguistiques. C’est assez pour moi d’indiquer les questions qui se posent sans me risquer à la prétention de les résoudre. Le livre de l’Exode nous raconte que Moïse a fait un long séjour au pays de Madian (Arabie pétrée) auprès du prêtre de Madian, Jéthro, dont il épousa la fille. Revenu en Égypte, et ayant dirigé l’exode, il reçut la visite de Jéthro qui, d’après le texte biblique, lui donna des conseils de gouvernement. L’empreinte d’Arabie en ce point n’est donc pas contestable. « Alfred Jeremias relève des analogies frappantes entre les pratiques religieuses des Arabes et celles de Moïse, puis des Israélites. Les inscriptions minéennes et sabéennes font mention d’usages qui ont eu leur répercussion dans le rituel juif[2]. »

En attendant de prochains suppléments de lumières, les études des monuments bouddhiques (avec sculptures et images), comme des monuments védiques, appelaient de nouveaux efforts. Les stupas[3], comme les Viharas[4], nous montrent le bouddhisme à l’œuvre. Le Stupa, où les indications de pèlerins chinois du sixième siècle permirent à M. Foucher de retrouver les reliques de Çakya-Mouni, apporta la confirmation décisive de la plus romanesque aventure. Ce n’était encore qu’une brillante amorce de découvertes nouvelles.

Sous la direction de sir John Marshall, l’éminent directeur du

  1. Rœhrich, loc. cit.
  2. Ibidem.
  3. Monuments en hémisphère, destinés à la conservation des reliques.
  4. Monastères.