Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/180

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qui mérite une mention. La soirée se passa comme à l’ordinaire. Aucun changement chez sir Percival ; aucun changement chez miss Fairlie.

Le courrier du mercredi nous apporta un événement, — à savoir la réponse que nous attendions de mistress Catherick. Je pris de ce document une copie que j’ai conservée et que je crois pouvoir, sans inconvénient, placer ici. La rédaction textuelle était comme suit :

« Madame,

» Permettez-moi de vous accuser réception de la lettre par laquelle vous me demandez si ma fille, Anne, avait été placée entre les mains des médecins à ma connaissance et avec mon approbation ; en outre, si la participation de sir Percival Glyde à cette mesure a été de nature à lui mériter l’expression de ma reconnaissance. Veuillez accueillir ma réponse affirmative à ces deux questions, et me croire, madame, votre très-obéissante.

Janne-Anne Catherick. »

Style laconique, sec, allant au fait ; comme forme, c’était une lettre qui, pour être d’une femme, sentait terriblement son vieux procureur ; en substance, elle confirmait les dires de sir Percival aussi complètement qu’on le pût désirer. Ce fut, du moins, mon opinion, et, sauf quelques réserves peu importantes, ce fut aussi l’opinion de miss Halcombe. Sir Percival, quand la lettre lui fut montrée, ne parut pas être frappé par ce qu’elle avait de sommaire et de brusque. Il nous apprit que mistress Catherick était une femme avare de ses paroles, une personne d’esprit net, sans imagination, allant droit devant elle, et qui écrivait comme elle parlait, sans aucune fleur de rhétorique.

Maintenant que la réponse nous était parvenue, notre premier soin devait être de faire connaître à miss Fairlie l’explication de sir Percival. Miss Halcombe s’en était chargée, et avait déjà quitté le salon pour aller rejoindre sa sœur, lorsqu’elle y rentra tout à coup et vint