Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce côté, il n’y a aucune lumière à espérer… La seule alternative dont, en ce moment, je me puisse aviser…

Ici, nous fûmes interrompus par l’entrée du valet de pied, apportant un message de M. Fairlie, lequel m’annonçait qu’aussitôt le déjeuner terminé, il serait enchanté de me voir.

— Allez attendre monsieur sous le vestibule, dit miss Halcombe, — vive, décidée comme toujours, et se chargeant de répondre pour moi. — M. Hartright va se rendre immédiatement à cette invitation… J’allais donc vous dire, reprit-elle, que ma sœur et moi nous possédons une collection assez nombreuse de lettres de ma mère, adressées soit à mon père, soit aux autres membres de la famille. À défaut de toute autre source de renseignements, je vais consacrer cette matinée à dépouiller la correspondance de ma mère avec M. Fairlie. — Il aimait Londres et s’absentait constamment de ses domaines. Sa femme, alors, ne manquait jamais de le tenir bien au courant de ce qui se passait à Limmeridge. Dans ses lettres il est fait mention, à chaque instant, de l’école à laquelle, tout naturellement, elle s’intéressait beaucoup ; j’espère donc que, d’ici à notre prochaine entrevue, j’aurai fait quelque découverte… C’est à deux heures, monsieur Hartright, qu’on se réunit ici pour le « luncheon… » J’aurai alors le plaisir de vous présenter à ma sœur, et nous emploierons l’après-midi à vous promener aux environs pour vous montrer nos paysages favoris… Jusqu’à deux heures, donc, portez-vous bien !…

Elle prit, à ces mots, congé de moi par un petit signe de tête, avec cette vivacité gracieuse, cette familiarité élégante, sans raffinements exagérés, dont étaient empreints ses propos et ses façons d’agir. Puis elle s’éclipsa par une porte ouvrant au bas de la galerie. Dès qu’elle m’eut quitté, je me dirigeai vers le vestibule, et sur les pas du valet de pied, je m’en allai faire connaissance avec mon nouveau patron, M. Fairlie.