Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/678

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pendant que le clerc raccommodait et rallumait sa lanterne. Je descendis, suivant l’allée du jardin, dans ce petit chemin par lequel j’étais arrivé.

Je n’y avais pas fait dix pas, quand un homme, arrivant du côté de l’église, s’approcha de moi. Il m’adressa la parole sur un ton respectueux. Je ne pouvais pas discerner ses traits, mais sa voix m’était tout à fait inconnue.

— Je vous demande pardon, sir Percival… commença-t-il.

Je l’arrêtai sans lui laisser rien dire de plus.

— L’obscurité vous trompe, lui dis-je. Je ne suis pas sir Percival.

L’inconnu se retira aussitôt.

— Je vous prenais pour mon maître, bégaya-t-il d’une manière embarrassée.

— Vous deviez rencontrer votre maître ici ?

— J’avais ordre d’attendre dans le petit chemin…

Après cette réponse, il s’en retourna. Regardant vers le cottage, j’en vis sortir le clerc qui avait enfin rallumé sa lanterne. Je pris le bras du vieillard pour l’aider à marcher plus vite. Nous nous hâtions le long du petit chemin, et vînmes à passer devant le personnage qui m’avait accosté. Autant que j’en pus juger aux imparfaites clartés de la lanterne, c’était un domestique, en habits bourgeois.

— Qui est-ce ? me dit le clerc à l’oreille. Pensez-vous qu’il sache quelque chose au sujet des clefs ?

— Nous ne nous arrêterons pas pour le lui demander, répondis-je ; continuons d’abord vers la sacristie…

Même de jour, l’église ne se voyait que de l’extrémité du petit chemin. Comme, à partir de là, nous gravissions la hauteur qui nous indiquait la direction de l’édifice, un des enfants du village, — un petit garçon, — se rapprocha de nous, attiré par la lumière dont nous étions porteurs, et reconnut le clerc de paroisse.

— Dites donc, maître, commença l’enfant qui tirait officieusement le vénérable fonctionnaire par le pan de son habit… Il y a quelqu’un là-bas, dans l’église… je