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FEUILLES DÉTACHÉES



7 mai.


Il me tardait d’être à Valriant ; mais que l’arrivée m’a été cruelle ! que ces huit jours m’ont été terribles ! Les souvenirs délicieux autant que les poignants me déchirent le cœur. J’ai comme un saignement en dedans, suffocant, sans issue. Et personne à qui dire les paroles qui soulagent.

M’entendez-vous, mon père, quand je vous parle ? Savez-vous que votre pauvre fille revient chez vous se cacher, souffrir et mourir ? Dans vos bras, il me semble que j’oublierais mon malheur.

Chère maison qui fut la sienne ! où tout me le rappelle, où mon cœur le revoit partout. Mais jamais plus, il ne reviendra dans sa demeure. Mon Dieu, pardonnez-moi. Il faudrait réagir contre le besoin terrible de me plonger, de m’abîmer dans ma