Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/271

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commune suffisante pour chacun, et à la portée de ceux qui n’ont que l’intelligence la plus ordinaire ; tandis que les jeunes gens dont les dispositions sont plus heureuses trouveront dans les cours particuliers une instruction proportionnée à leurs facultés et appropriée à leurs goûts. En effet, ces dispositions presque exclusives pour une science, cette inaptitude pour quelques autres, n’empêchent pas d’en apprendre les premiers éléments jusqu’au point où on peut les regarder comme des connaissances nécessaires, et il arrivera souvent, d’un autre côté, que des enfants dont l’esprit annonçait une lenteur voisine de la stupidité, réveillés par l’étude dont les objets ont avec leur âme une sorte de sympathie, développeront des facultés qui, sans cette facilité de choisir, seraient toujours restées dans l’engourdissement. Si l’on doit diriger l’instruction vers les connaissances qu’il est utile d’acquérir, il n’est pas moins important de choisir, pour exercer les facultés de chaque individu, les objets vers lesquels il est porté par un instinct naturel ; et une institution qui ne réunirait pas ces deux avantages serait imparfaite.

Objets de l’instruction commune.

Les objets de l’instruction commune doivent être ici d’abord un cours très élémentaire de mathématiques, d’histoire naturelle et de physique, absolument dirigé vers les parties de ces sciences qui peuvent être utiles dans la vie commune. On y joindra les principes des sciences politiques : on y développera