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rance et la corruption du siècle précédent ; tandis que les richesses diminuoient, que les frontières se rapprochoient de la capitale, que les révolutions étoient plus fréquentes, que la tyrannie étoit plus lâche et plus cruelle.

En suivant l’histoire de cet empire, en lisant les livres que chaque âge a produits, cette correspondance frappera les yeux les moins exercés et les moins attentifs.

Dans l’Orient, le peuple se livroit davantage aux querelles théologiques : elles y occupent une place plus grande dans l’histoire, y influent davantage sur les événemens politiques ; les rêveries s’y montrent avec une subtilité que l’Occident jaloux ne pouvoit encore atteindre. L’intolérance religieuse y est aussi oppressive, mais moins féroce.

Cependant, les ouvrages de Photius annoncent, que le goût des études raisonnables n’étoit point éteint. Quelques empereurs, des princes, des princesses mêmes, ne se bornèrent point à l’honneur de briller dans les disputes théologiques, et daignèrent cultiver les lettres humaines.