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précise, des idées, en les réduisant successivement à des idées plus immédiates dans leur origine, ou plus simples dans leur composition, étoit le seul moyen de ne pas se perdre dans ce chaos de notions incomplètes, incohérentes, indéterminées, que le hasard nous a offertes sans ordre, et que nous avons reçues sans réflexion.

Il prouva, par cette analyse même, que toutes sont le résultat des opérations de notre intelligence sur les sensations que nous avons reçues, ou plus exactement encore des combinaisons de ces sensations que la mémoire nous représente simultanément, mais de manière que l’attention s’arrête, que la perception se borne à une partie seulement de chacune de ces sensations composées.

Il fait voir qu’en attachant un mot à chaque idée, après l’avoir analysée et circonscrite, nous parvenons à nous la rappeler constamment la même, c’est-à-dire, toujours formée des mêmes idées plus simples, toujours renfermée dans les mêmes limites, et par conséquent, à pouvoir l’employer