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nous présente un horizon immense, dont il faut distribuer et ordonner les diverses parties, si l’on veut en bien saisir l’ensemble, en bien observer les rapports.

non-seulement, l’application de l’algèbre à la géométrie, devint une source féconde de découvertes dans ces deux sciences, mais en prouvant, par ce grand exemple, comment les méthodes du calcul des grandeurs en général, pouvoient s’étendre à toutes les questions qui avoient pour objet la mesure de l’étendue ; Descartes annonçoit d’avance qu’elles seroient employées, avec un succès égal, à tous les objets dont les rapports sont susceptibles d’être évalués avec précision, et cette grande découverte, en montrant pour la première fois ce dernier but des sciences, d’assujétir toutes les vérités à la rigueur du calcul, donnoit l’espérance d’y atteindre, et en faisoit entrevoir les moyens.

Bientôt à cette découverte succéda celle d’un calcul nouveau, qui enseigne à trouver les rapports des accroissemens ou des décroissemens successifs d’une quantité variable, ou à retrouver la quantité elle-même,