Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/288

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d’après la connoissance de ce rapport ; soit que l’on suppose à ces accroissemens une grandeur finie, soit qu’on n’en cherche le rapport que pour l’instant où ils s’évanouissent ; méthode qui, s’étendant à toutes les combinaisons de grandeurs variables, à toutes les hypothèses de leurs variations, conduit également à déterminer, pour toutes les choses dont les changemens sont susceptibles d’une mesure précise, soit les rapports de leurs élémens, soit les rapports des choses, d’après la connoissance de ceux qu’elles ont entre elles-mêmes, lorsque ceux de leurs élémens sont seulement connus.

On doit à Newton et à Leibnitz l’invention de ces calculs, dont les travaux des géomètres de la génération précédente avoient préparé la découverte. Leurs progrès, non interrompus depuis plus d’un siècle, ont été l’ouvrage et ont fait la gloire de plusieurs hommes de génie, et ils présentent, aux yeux du philosophe qui peut les observer, même sans les suivre, un monument imposant des forces de l’intelligence humaine.