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Ainsi, l’homme a connu enfin, pour la première fois, une des lois physiques de l’univers, et elle est unique encore jusqu’ici, comme la gloire de celui qui l’a révélée.

Cent ans de travaux ont confirmé cette loi, à laquelle tous les phénomènes célestes ont paru soumis avec une exactitude pour ainsi dire miraculeuse ; toutes les fois qu’un d’eux a paru s’y soustraire, cette incertitude passagère est devenue bientôt le sujet d’un nouveau triomphe.

La philosophie est presque toujours forcée de chercher, dans les ouvrages d’un homme de génie, le fil secret qui l’a dirigé ; mais ici, l’intérêt inspiré par l’admiration a fait découvrir et conserver, des anecdotes précieuses qui permettent de suivre pas à pas la marche de Newton. Elles nous serviront à montrer comment les heureuses combinaisons du hasard concourent, avec les efforts du génie, à une grande découverte, et comment des combinaisons moins favorables auroient pu les retarder, ou les réserver à d’autres mains.

Mais Newton fit plus, peut-être, pour