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immense des êtres ; les rapports dont les anneaux successifs conduisent, de la matière brute au plus foible degré d’organisation, de la matière organisée à celle qui donne les premiers indices de sensibilité et de mouvement spontané ; enfin, de celle-ci jusqu’à l’homme ; les rapports de tous ces êtres avec lui, soit relativement à ses besoins, soit dans les analogies qui le rapprochent d’eux, ou dans les différences qui l’en séparent : tel est le tableau que nous présente aujourd’hui l’histoire naturelle.

L’homme physique est lui-même l’objet d’une science à part ; l’anatomie, qui, dans son acception générale, renferme la physiologie, cette science qu’un respect superstitieux pour les morts avoit retardée, a profité de l’affoiblissement général des préjugés, et y a heureusement opposé cet intérêt de leur propre conservation, qui lui a concilié le secours des hommes puissans. Ses progrès ont été tels, qu’elle semble en quelque sorte s’être épuisée, attendre des instrumens plus parfaits, et des méthodes nouvelles ; être presque réduite à chercher, dans la comparaison entre les parties des