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révolution, et que cette combinaison est désormais impossible. Cependant, tout prépare la prompte décadence de ces grandes religions de l’orient, qui, presque par-tout abandonnées au peuple, partageant l’avilissement de leurs ministres, et déjà dans plusieurs contrées réduites à n’être plus, aux yeux des hommes puissans, que des inventions politiques, ne menacent plus de retenir la raison humaine dans un esclavage sans espérance, et dans une enfance éternelle.

La marche de ces peuples seroit plus prompte et plus sûre que la nôtre, parce qu’ils recevroient de nous ce que nous avons été obligés de découvrir, et que, pour connoître ces vérités simples, ces méthodes certaines auxquelles nous ne sommes parvenus qu’après de longues erreurs, il leur suffiroit d’en avoir pu saisir les développemens et les preuves dans nos discours et dans nos livres. Si les progrès des Grecs ont été perdus pour les autres nations, c’est le défaut de communication entre les peuples ; c’est la domination tyrannique des Romains qu’il en faut accuser. Mais quand des besoins