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Nous montrerons combien cette égalité d’instruction, et celle qui doit s’établir entre les diverses nations, accéléreroient la marche de ces sciences, dont les progrès dépendent d’observations répétées en plus grand nombre, étendues sur un plus vaste territoire ; tout ce que la minéralogie, la botanique, la zoologie, la météorologie, doivent en attendre ; enfin, quelle énorme disproportion existe pour ces sciences, entre la foiblesse des moyens qui, cependant, nous ont conduits à tant de vérités utiles, importantes, et la grandeur de ceux que l’homme pourroit alors employer.

Nous exposerons combien, dans les sciences mêmes où les découvertes sont le prix de la seule méditation, l’avantage d’être cultivées par un plus grand nombre d’hommes, peut encore contribuer à leurs progrès, par ces perfectionnemens de détail qui n’exigent point cette force de tête nécessaire aux inventeurs, et qui se présentent d’eux-mêmes à la simple réflexion.

Si nous passons aux arts dont la théorie dépend de ces mêmes sciences, nous verrons