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que les progrès qui doivent suivre ceux de cette théorie, ne doivent pas avoir d’autres limites ; que les procédés des arts sont susceptibles du même perfectionnement, des mêmes simplifications que les méthodes scientifiques ; que les instrumens, que les machines, les métiers ajouteront de plus en plus à la force, à l’adresse des hommes, augmenteront à la fois la perfection et la précision des produits, en diminuant, et le temps et le travail nécessaires pour les obtenir ; alors disparoîtront les obstacles qu’opposent encore à ces mêmes progrès, et les accidens qu’on apprendroit à prévoir, à prévenir, et l’insalubrité, soit des travaux, soit des habitudes, soit des climats.

Alors un espace de terrain de plus en plus resserré pourra produire une masse de denrées d’une plus grande utilité ou d’une valeur plus haute ; des jouissances plus étendues pourront être obtenues avec une moindre consommation ; le même produit de l’industrie répondra à une moindre destruction de productions premières, ou deviendra d’un usage plus durable. L’on saura choisir, pour chaque sol, les productions