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des Grecs, sur leurs mœurs, sur leurs lois, sur leurs gouvernemens, l’influence des philosophes, influence qui doit être attribuée en grande partie à ce qu’ils n’eurent, ou même ne voulurent jamais avoir aucune existence politique, à ce que l’éloignement volontaire des affaires publiques, étoit une maxime de conduite commune à presque toutes leurs sectes, enfin, à ce qu’ils affectoient de se distinguer des autres hommes, par leur vie, comme par leurs opinions.

En traçant le tableau de ces sectes différentes, nous nous occuperons moins de leurs systêmes, que des principes de leur philosophie ; moins de chercher, comme on l’a fait trop souvent, quelles sont précisément les doctrines absurdes, que nous dérobe un langage devenu presque inintelligible ; mais de montrer quelles erreurs générales les ont conduits dans ces routes trompeuses, et d’en trouver l’origine dans la marche naturelle de l’esprit humain.

Nous nous attacherons sur-tout à exposer les progrès des sciences réelles, et le perfectionnement successif de leurs méthodes.