Page:Contes tjames, trad. Landes, 1887.djvu/46

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j'ai paresse d'y aller. Avez-vous jamais entendu dire jusqu'ici que je sois allé m'amuser chez les gens ? je mange et je me couche, voilà comment j'ai toujours fait. Vous, retournez au palais, quant à moi, je suis trop las, je n'y vais pas.,

Les serviteurs revinrent au palais et rapportèrent au roi que Tabong le paresseux n'était pas venu et qu'il disait qu'il était liés las, qu'il ne viendrait pas, qu'il avait grande paresse de venir. Le roi ordonna aux serviteurs de prendre un palanquin pour le porter. Les serviteurs prirent le palanquin et allèrent chercher Tabong le paresseux. Ils portèrent le palanquin droit à sa maison. Tabong leur demanda : Frère, où allez-vous avec ce palanquin ? Les serviteurs répondirent : Le roi nous a ordonné de prendre ce palanquin pour te porter. Tabong le paresseux leur répondit : Si vous me portez, j'irai, mais vous prenez de la peine bien inutilement, la princesse ne me jettera pas le mouchoir.

Les serviteurs dirent aux paresseux de monter dans le palanquin, l'emportèrent et le déposèrent avec les voitures. Ensuite ils entrèrent pour rendre compte au roi. Le roi ordonna à sa fille de prendre le mouchoir de feuilles de bétel et de le jeter une fois encore au milieu de la troupe d'hommes. Or le mouchoir vola à Tabong le paresseux et se glissa dans le nœud de sa ceinture.

Le roi réfléchit et eut honte dans son cœur. Il ordonna à ses serviteurs de gauche et à ses serviteurs de droite de prendre sa fille et Tabong le paresseux et d'aller les décapiter. Tous les serviteurs de gauche et les serviteurs de droite voyant la beauté de la princesse n'eurent pas le cœur assez dur pour la tuer. Ils prirent un chien et le tuèrent à la place de la princesse. Ils donnèrent à la princesse et à Tabong le paresseux un panier de riz et leur dirent de monter dans la montagne et de se sauver