Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 23, 1845.djvu/49

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l’océan ! Qu’on me parle encore des commandements ! il les a violés tous, le monstre !

Marbre continua à grommeler encore quelque temps, comme le tonnerre qui gronde dans le ciel après que l’orage est passé ; puis il finit par tomber dans un morne silence.





CHAPITRE IV.


Où est la jeune fille dont l’œil eût pu être comparé à l’œil de Laïla, ou la bouche à sa bouche ; où est la jeune fille qui aima jamais d’un amour plus sincère, ou qui aima jamais un plus charmant jeune homme !
Southey.



Miles, dit Moïse tout à coup, comme s’il sortait d’une profonde rêverie, il faut que je quitte la bonne vieille ce soir même, et que je retourne avec vous à la ville. Je veux réunir l’argent à l’instant même, pour que ce fripon fieffé n’ait pas la moindre chance de jeter le grappin sur Willow Grove.

— Comme vous voudrez, Marbre ; mais, pour le moment, préparez-vous à recevoir une nouvelle parente ; la seconde sur qui vos yeux se seront fixés dans ce monde.

— Pensez un peu, Miles ! ne voilà-t-il pas que j’ai deux parentes à présent, une mère et une nièce ! Comme tout cela pleut à la fois !

— Il est probable que vous avez un tas d’oncles, de tantes et de cousins en réserve. Les Hollandais ont des cousins à n’en pas finir ; et vous allez les voir accourir de tous les côtés.

Je vis que Marbre avait l’air embarrassé ; je crus d’abord que c’était cette perspective de parents qui commençait à le tourmenter ; mais il n’était pas homme à me cacher longtemps ce qu’il éprouvait.

— Miles, dit-il en se grattant l’oreille, je ne sais plus comment me tirer de mon bonheur à présent. Dans quelques minutes, je vais être en présence de la fille de ma sœur, de ma propre nièce, — un petit bijou d’enfant, j’en suis sûr — que dis-je ? une grande et belle demoiselle, — je veux être pendu si je sais ce qu’on doit faire en