Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/28

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sa personne, vu qu’il en sera donné une description suffisamment détaillée dans le chapitre suivant, par les communications du docteur Mac-Brain à Dunscomb. Après avoir remercié son interlocuteur de sa question, et avoir échangé quelques mots sur la triste affaire qui les avait amenés tous deux en cet endroit, la jeune femme se leva, fit un léger mais gracieux salut, et disparut.

Le parti du docteur Mac-Brain fut arrêté sur-le-champ. Il vit clairement que de graves soupçons planaient sur cette charmante et jeune créature, qui lui paraissait sans amis. Il résolut de retourner au plus, vite à la ville, et d’obtenir de son ami d’aller à Biberry, dans le plus bref délai, afin qu’il pût y arriver dans l’après-midi pour servir de conseil à cette jeune fille délaissée.





CHAPITRE III.



La cause me paraît suffisamment instruite ?
Lequel ici est le marchand ? lequel est le juif ?
Le marchand de Venise



Telle fut en substance la communication que le docteur Mac-Brain fit à Dunscomb. Celui-ci avait écouté avec un intérêt qu’il ne cherchait pas à dissimuler, et quand le docteur eut fini, il s’écria joyeusement :

— Je le dirai à la veuve Updyke, Ned !

— Elle connaît déjà toute l’histoire et elle est très-inquiète ; elle crainte que vous n’ayez quitté la ville pour vous rendre à Rockland, où elle a appris que vous aviez un important procès à plaider.

— La cause est remise, l’avocat adverse étant occupé à la cour d’appel ; d’ailleurs, je n’ai pas de plaisir à conduire une cause, depuis que le Code de procédure a innové sur toutes nos bonnes et respectables manières de traiter les affaires. Je crois que je renoncerai au métier, et que je me retirerai aussitôt que je pourrai mener à fin tous mes vieux procès.