Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/36

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Et me plante sans gêne
Dans le plat du hasard,
Comme un couteau sans gaine
Dans un plat d’épinard.

Je lève haut la cuisse
Aux bornes que je voi :
Potence, pavé, suisse,
Fille, priape ou roi !

Quand, sans tambour ni flûte,
Un servile estafier
Au violon me culbute,
Je me sens libre et fier !…

Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller.
En attendant l’envie
De me faire empailler.

— Je dors sous ma calotte,
La calotte des cieux ;
Et l’étoile palotte
Clignotte entre mes yeux.