Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/10

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Balance ses mâts gracieux,
Sur le pont tout vit, tout respire,
La joie éclate en tous les yeux.
Vers de lointains rivages
Ses hardis matelots,
Vont braver les orages
Et la fureur des flots !
Ils vont enfin voir des terres nouvelles,
Admirer des cieux inconnus,
Entendre d’autres voix, cueillir des fleurs plus belles,
S’enrichir de trésors par l’audace obtenus !
Ames avides
De dangers, de plaisirs,
Cœurs intrépides,
Je comprends vos désirs.
« Voir
C’est avoir,
Allez courir !
Vie errante
Est chose enivrante !
Voir
C’est avoir,
Allez courir !
Car tout voir, c’est tout conquérir ! »
SIR WILLIAM, s’avançant d’un air furieux.
Or çà, monsieur…
ROBINSON.
Or çà, monsieur… Ah ! mon bon père,
Vous m’avez attendu, pardon !
J’abuse un peu, mais vous êtes si bon !
SIR WILLIAM.
Ah ! s’il demande pardon !
DEBORAH, s’approchant à son tour.
C’est possible… mais, moi, sa mère…
ROBINSON.
Oh ! vous, c’est un baiser qu’il vous faut, le voilà
En faut-il deux ? trois ? vingt ?
DEBORAH.
En faut-il deux ? trois ? vingt ? Que répondre à cela ?
EDWIGE.
Moi, je vous attendais aussi…
ROBINSON.
Moi, je vous attendais aussi… Chère cousine,
Tiens, vois-tu ce collier ! Il arrive de Chine,
Je l’ai pris au passage et le place à ton cou.