Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/33

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Qui compte sur le mien !…
Puis, cet esquif
Est bien chétif…
Un vent trop vif…
Quelque récif…
C’est un motif
Fort décisif,
Qui rend pensif
Et très-craintif
Voilà comment,
Dans ce triste moment,
Je crois vraiment
Bien faire… en te lâchant !
Cela dit, tu peux nonobstant,
Compter sur tout mon dévoûment.
ROBINSON.
Eh bien, donc, à moi seul les dangers et la gloire !
Adieu tout ce que j’aime !

Il se tourne vers l’appartement de ses parents.

EDWIGE.
Adieu tout ce que j’aime ! Ils ne voudront pas croire
Que, sans les embrasser, que, sans leur dire adieu,
Leur enfant soit parti !
ROBINSON.
Leur enfant soit parti ! Mon Dieu !
SUZANNE, entr’ouvrant la porte.
Les voyez-vous, tous deux, là, près du livre saint…
Et priant…
ROBINSON.
Et priant… De quel trouble, hélas, je suis atteint !…
O mon père !
O ma mère !
SIR WILLIAM et DEBORAH, dans la coulisse.
Seigneur, que ses jours soient bénis !
Garde-nous sa tendresse,
Protége sa jeunesse,
Conserve-nous un fils !
EDWIGE, SUZANNE, TORY.
Seigneur, que ses jours soient bénis !
Protégez sa jeunesse !
Vous voyez leur tendresse,
Conservez-leur un fils !