Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VENDREDI.

Maître !… tu souffres ?… tu pleures ?

ROBINSON.

Je regrette !…

VENDREDI.

Qui donc ?… la jeune fille ?… Edwige !…

ROBINSON.

Ah ! ce nom chéri !… Tu ne peux pas comprendre tout que maintenant il éveille en moi de tendresse, de joie et le douleur !

VENDREDI.

Pas comprendre ?… Pourquoi ?

ROBINSON.

Parce que condamné, si jeune, à vivre dans un désert, tu ne sauras jamais ce que c’est qu’aimer et être aimé !

VENDREDI.

Oh !… Vendredi voudrait bien savoir ! Dis-le-moi.

DUO.
ROBINSON.
Mon âme à ses regrets ne veut plus se rouvrir !
VENDREDI.
Laisse parler ton souvenir.
ROBINSON.
Tu le veux ?
VENDREDI.
Tu le veux ? Parle, maître !
ROBINSON.
Tu ne comprendras pas !
VENDREDI.
Tu ne comprendras pas ! Peut-être !
ROBINSON.
Il vient un jour où l’on voit un sourire
Doux comme celui d’une fleur.
VENDREDI.
Doux comme celui d’une fleur.
ROBINSON.
Il nous enchante et nous attire,
Il s’empare de notre cœur !