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ROBINSON.

Prends donc des armes !

VENDREDI.

Vendredi a des jambes… bonnes armes pour se sauver !

ROBINSON, lui présentant une paire de pistolets.

Prouve-moi que tu es homme.

VENDREDI, prenant les pistolets en tremblant.

Oui, maître, oui… un homme ! (A part.) Pas bien sûr encore d’être un homme ! Si Vendredi rencontre les sauvages… il se cachera bien vite avec les tonnerres. Oh ! yo ! yo !… ça qui est plus sûr !

ROBINSON.

Maintenant, embrassons-nous, et que Dieu nous protége !

VENDREDI.

Adieu !… adieu, maître !

Robinson sort rapidement par la gauche, Vendredi par la droite.




Troisième Tableau
LES SAUVAGES

Un coin de l’île, au milieu des rochers. Au fond, un ruisseau coulant vers la mer qui est cachée par de hautes falaises. Il est nuit. Les sauvages ont allumé des feux autour desquels ils sont groupés, tandis que quelques-uns d’entre eux, debout et appuyés sur leurs armes, semblent faire le guet.

Après le lever du rideau, une pirogue vient s’amarrer au fond. On en fait descendre deux prisonniers, Toby et Suzanne. On les conduit sur le devant de la scène. Des guerriers et des femmes viennent s’asseoir autour d’eux et les examinent en silence.



Scène III

TOBY, SUZANNE, Guerriers et Femmes Sauvages.
TOBY, se rapprochant peu à peu de Suzanne.

Suzanne !… ma pauvre petite femme.

SUZANNE, même jeu.

Hélas ! mon cher mari !