Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TOBY, revenant découragé.

Le blanc ne leur dit rien ! (A Suzanne.) Ah ! quelle idée miss Edwige a-t-elle eue d’entreprendre un semblable voyage !

SUZANNE.

L’espoir de retrouver son fiancé… le pauvre Robinson.

TOBY.

C’était une bonne pensée mais partir au hasard sur je ne sais quels renseignements absurdes, courir les mers et nous entraîner à sa suite !…

SUZANNE.

Pouvions-nous l’abandonner !

TOBY.

Qu’est-elle devenue, depuis deux jours que les sauvages nous ont séparés d’elle ?

SUZANNE.

Oui, qu’est-elle devenue ! Oh ! ces misérables matelots ! se révolter ainsi contre nous, contre leurs chefs !

TOBY.

Nous abandonner tous les trois.

SUZANNE.

Nous jeter en proie aux Caraïbes.

TOBY.

Ce sont tes bavardages qui en sont cause ! Tu ne cessais pendant la traversée de leur parler des trésors que devait posséder Robinson.

SUZANNE.

Et toi ! tu n’en disais pas autant !

TOBY.

Moi, c’est différent, je voulais stimuler leur zèle.

SUZANNE.

Et tu leur as si bien monté la tête que la trahison est venue… et s’ils parviennent à découvrir notre pauvre Robinson… c’en est fait de lui.

TOBY, d’un ton larmoyant.

Et les trésors seront pour eux… tandis que nous… Dieu sait ce qui nous attend chez des gens qui ne parlent pas seulement notre langue.