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ACTE IV.


――――――


SCÈNE PREMIÈRE.


MÉLITE, La Nourrice.



LA NOURRICE.


Cette obstination à faire la secrète
M’accuse injustement d’être trop peu discrète 247.


MÉLITE.


Ton importunité n’est pas à supporter :
Ce que je ne sais point, te le puis-je conter ?


LA NOURRICE.


Les visites d’Éraste un peu moins assidues
Témoignent quelque ennui de ses peines perdues,


247. Var. [M’accuse injustement d’être trop peu discrète.]
mél. Vraiment tu me poursuis avec trop de rigueur :
Que te puis-je conter, n’ayant rien sur le cœur ?
la nourr. Un chacun fait à l’œil des remarques aisées,
Qu’Éraste, abandonnant ses premières brisées,
Pour te mieux témoigner son refroidissement.
Cherche sa guérison dans un bannissement.
Tu m’en veux cependant ôter la connoissance ;
Mais si jamais sur toi j’eus aucune puissance,
Par ce que tous les jours en tes affections
Tu reçois de profit de mes instructions af.
Apprends-moi ce que c’est, mél. Et que sais-je, Nourrice,
Des fantasques ressorts qui meuvent son caprice ?
Ennuyé d’un esprit si grossier que le mien,
[Il cherche ailleurs peut-être un meilleur entretien.] (1633-57)

af. Dans l’édition de 1667, probablement par erreur :
Parce que tous les jours, en tes affections,
Tu reçois du profit de mes instructions.