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XXIV NOTICE BIOGRAPHIQUE

s'était lié dès qu'il avait travaillé pour le théâtre, et dont, en retour, le nom figure le premier dans une série d'une ving- taine d'hommages poétiques placés en tête de /n Veuve (i633), dus pour la plupart à des rimeurs aujourd'hui complètement inconnus, mais dont le patronage parut alors à Corneille utile et honorable.

La Veuve fut suivie de la Galerie du Palais (i633), de la Suivante (\6^[\) et de la Place Royale (i63/|). Cette dernière comédie, que nous avons donnée comme ayant été jouée en i635, suivant en cela l'opinion générale, est un peu plus an- cienne, comme le prouve un opuscule de notre poëte, qui est d'une assez grande importance pour la chronologie de ses pre- mières pièces.

Lorsque Louis XIII, la Reine et leCardinal séjournèrent en i633 aux eaux de Forges, les hauts dignitaires des environs s'empressèrent d'aller leur rendre hommage. Corneille fut in- vité par François de Harlay de Champvallon, archevêque de Rouen, à composer des vers en leur honneur. Il s'en excusa dans une pièce latine, où il se tire fort agréablement de ces éloges qu'il a l'air de n'oser aborder. Malgré sa feinte modes- tie, il n'hésite pas à énuméreren tète de son poëme ses succès de théâtre, et à déclarer que là il règne presque sans rival :

Me pauci hic fece.re parem, nulliisque secundiim '.

Ces vers latins furent peut-être l'occasion qui le mit direc- tement en rapport avec le Cardinal, auquel devaient du reste le recommander puissamment ses premiers essais dramatiques. Bientôt il fut placé par lui au nombre des poêles chargés de composer des pièces de théâtre sous sa direction. Nous avons indiqué la part qu'il prit, comme un des <( cinq auteurs, » à la Comédie fies Tuileries (i635), et nous avons raconté comment le défaut d'esprit de suite, ou plutôt de docilité, dont l'accusait Richelieu, le porta à renoncer à cette tâche de collaborateur et à quitter Paris en prétextant quelques affaires de famille qui l'appelaient à Rouen.

Lorsqu'il se remit au travail pour son propre compte, il aborda sérieusement le genre tragique dans Medée (i635) ;

I. Voyez tomn X, p. 71.

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