Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/421

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Caliste

Exécrable assassin qui rougis de son sang,

Dépêche comme à lui de me percer le flanc,

Prends de lui ce qui reste.

Rosidor

Adorable cruelle,

Est-ce ainsi qu’on reçoit un amant si fidèle ?

Caliste

Ne m’en fais point un crime ; encor pleine d’effroi,

Je ne t’ai méconnu qu’en songeant trop à toi.

J’avais si bien gravé là-dedans ton image,

Qu’elle ne voulait pas céder à ton visage.

Mon esprit, glorieux et jaloux de l’avoir,

Enviait à mes yeux le bonheur de te voir.

Mais quel secours propice a trompé mes alarmes ?

Contre tant d’assassins qui t’a prêté des armes ?

Rosidor

Toi-même, qui t’a mise à telle heure en ces lieux,

Où je te vois mourir et revivre à mes yeux ?

Caliste

Quand l’amour une fois règne sur un courage…

Mais tâchons de gagner jusqu’au premier