Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/479

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violente,

N’a pas bien consulté ta jeunesse bouillante.

Mais que veux-tu, Cléon, et qu’est-il arrivé ?

Pymante de vos mains se serait-il sauvé ?

Cléon

Non, seigneur ; acquittés de la charge commise,

Nos veneurs ont conduit Pymante, et moi Dorise ;

Et je viens seulement prendre un ordre nouveau.

Floridan

Qu’on m’attende avec eux aux portes du château.

Allons, allons au roi montrer ton innocence ;

Les auteurs des forfaits sont en notre puissance ;

Et l’un d’eux, convaincu dès le premier aspect,

Ne te laissera plus aucunement suspect.

Scène II

Rosidor, sur son lit.

Amants les mieux payés de votre longue peine,

Vous de qui l’espérance est la moins incertaine,

Et qui vous figurez, après tant de longueurs,

Avoir droit sur les corps dont vous tenez les cœurs,

En est-il parmi vous de qui l’âme contente

Goûte plus de plaisir que moi dans son attente ?

En est-il parmi vous de qui l’heur à venir

D’un espoir mieux fondé se puisse entretenir ?

Mon esprit, que captive un objet adorable,

Ne l’éprouva jamais autre que favorable,

J’ignorerais encor ce que c’est que mépris,