Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/528

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4oo LA VEUVE.

ALCIDON.

Ton espoir, qui te flatte, en vain se l'imagine* :

Clarice avec raison prend pour stupidité ■ 5

Ce ridicule efl"et de ta timidité.

PHILISTE.

Peut-être. Mais enfin vois-tu qu'elle me ftiie,

Qu'indifférent qu'il est mon entretien l'ennuie,

Que je lui sois à charge, et lorsque je la voi.

Qu'elle use d'artifice à s'échapper de moi ? 20

Sans te mettre en souci quelle en sera la suite '^,

Apprends comme l'amour doit régler sa conduite.

Aussitôt qu'une dame a charmé nos esprits, Offrir notre service au hasard d'un mépris, Et nous abandonnant à nos brusques saillies^, 2 5

Au lieu de notre ardeur lui montrer nos folies, Nous attirer sur l'heure un dédain éclatant : Il n'est si maladroit qui n'en fît bien autant. Il faut s'en faire aimer avant qu'on se déclare. Notre submission à l'orgueil la prépare. 3o

Lui dire incontinent son pouvoir souverain. C'est mettre à sa rigueur les armes à la main. Usons, pour être aimés, d'un meilleur artifice, Et sans lui rien offrir, rendons-lui du service* ; Réglons sur son humeur toutes nos actions, 35

Réglons tous nos desseins sur ses intentions"^,

1. Var. C'en est trop présumer, cette beauté divine Avec juste raison prend pour stupidité

Ce qui n'est qu'un effet de ta timidité.

PHiL. Mais as-tu remarqué que Clarice me fuie ? (i634-Go)

2. Var. Sans te mettre en souci du feu qui me consomme, Apprends comme l'amour se traite en lionncte homme : Aussitôt qu'une dame en ses rets nous a pris. (i(j3lx-b'])

3. Var. Et nous laissant conduire à nos brusques saillies Au lieu de notre amour lui montrer nos folies.

Qu'un superbe dédain punisse au même instant. (i63i-57) l^. Var. Sans en rien protester, rendons-lui du service. (i634) 5. Var. AJTistons nos desseins à ses intentions. (i6.3i-57)

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