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422 LA VEUVE.

Et dans le juste soin qu'elle a de les cacher, 43o

Vois que si même ardeur embrase nos deux âmes, Sa bouche à son esprit n'ose le reprocher.

Pauvre amant, vois par son silence

Qu'elle t'en commande un égal,

Et que le récit de ton mal 435

Te convaincroit d'une insolence.

Quel fantasque raisonnement !

Et qu'au milieu de mon tourment

Je deviens subtil à ma peine ! Pourquoi m'imaginer qu'un discours amoureux Ho

Par un contraire effet change l'amour en haine', Et malgré mon bonheur me rendre malheureux ?

Mais j'aperçois Clarice. Dieux ! si cette belle

Parloit autant de moi que je m'entretiens d'elle !

Du moins si sa nourrice a soin de nos amours, 4 45

C'est de moi cju'à présent doit être leur discours.

Une humeur curieuse avec chaleur m'emporte^

A me couler sans bruit derrière cette porte '\

Pour écouter de là, sans en être aperçu.

En quoi mon fol espoir me peut avoir déçu. 4 5o

Allons. Souvent l'amour ne veut qu'une bonne heure ^ :

Jamais l'occasion ne s'offrira meilleure,

Et peut-être qu'enfin nous en pourrons tirer

Celle que nous cherchons pour nous mieux déclarer*.

Apprends que si Philiste est en sos bonnes grâces, [Sa bouche à son esprit n'ose le reprocher.] (i 634-57) Var. Avouât de si basses flammes. (i66o-64)

I. Var. Par un contraire ciïet change un amour en haine. (iCSi-fio) 3. Var. Je ne sais quelle humeur curieuse m'emporte. (i63/!i-68)

3. Var. A me couler sans bruit dans la prochaine porte, (i 634-57)

4. Var. Suivrons-nous cette ardeur ? Suivons, à la bonne heure. (i634-57)

5. Var. Celle que notre amour cherche à se déclarer, (i 634-57)

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