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43o LA VEUVE.

CLAMCE.

Et celui d'être aimé, sans que tu le prétendes,

Préviendra tes désirs et tes justes demandes.

INe déguisons plus rien, cher Pliiliste : il est temps' 60 5

Qu'un aveu mutuel rende nos vœux contents.

Donnons-leur, je te prie, une entière assurance;

Vengeons-nous à loisir de notre indifTérence,

Vengeons-nous à loisir de toutes ces langueurs

Oii sa fausse couleur avoit réduit nos cœurs. 610

PHILISTE.

Vous me jouez, Madame, et cette accorte feinte Ne donne à mon amour qu'une railleuse atteinte^.

CLARICE.

Quelle façon étrange I En me voyant brûler.

Tu t'obstines encore à le dissimuler ;

Tu veux qu'encore un coup je me donne la honte ^ 61 5

De te dire à quel point l'amour pour toi me dompte :

Tu le vois cependant avec pleine clarté ',

Et veux douter encor de cette vérité ?

PHILISTE.

Oui, j'en doute, et l'excès du bonheur qui m'accable"^ Me surprend, me confond, me paroît incroyable. 620 Madame, est-il possible? et me puis-je assurer D'un bien à quoi mes vœux n'oseroient aspirer ?

1. Var. Ne déguisons plus rien, mon l'hiliste, il est temps Qu'un aveu mutuel rende nos feux contents. (iGSi-S^)

2. Var. Ne donne à mes amours qu'une moqueuse atteinte (a). (iG34-5/J) Var. Ne donne à mes amours qu'une railleuse atteinte. (1G60 et 63)

3. Var. Tu veux qu'encore un coup je devienne effrontée, Pour te dire à quel point mon ardeur est montée :

Tu la vois cependant en son extrémité,

Et tu doutes encor de cette vérité ? (i 634-67)

4. Var. Tu le vois cependant en son extrémité. (1660)

5. Var. Oui, j'en doute, et l'excès de ma béatitude

(a) Dans l'édition de 1657, il y a moqueuse feinte, au lieu de moqueuse at- teinte : mais c'est sans doute une faute d'impression.

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