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434 LA VEUVE.

ALCIDON.

Hélas ! ma volonté sous un autre asservie*,

Dont je ne puis encore à mon gré disposer,

Fait que d'un tel bonheur je ne saurois user. 690

Je dépends d'un vieil oncle, et s'il ne m'autorise,

Je ne te fais qu'en vain le don de ma franchise^ ;

Tu sais que tout son bien ne regarde que moi.

Et qu'attendant sa mort je vis dessous sa loi.

Mais nous le gagnerons, et mon humeur accorte 695

Sait comme il faut avoir les hommes de sa sorte :

Un peu de temps fait tout.

DORIS.

Ne précipite rien. Je connois ce qu'au monde aujourd'hui vaut le bien. Conserve ce vieillard; pourquoi te mettre en peine, A force de m'aimer, de t'acquérir sa haine? 700

Ce qui te plaît m'agrée; et ce retardement. Parce qu'il vient de toi, m'oblige infiniment.

ALCIDON.

De moi I C'est oflenser une pure innocence.

Si reffet de mes vœux n'est pas en ma puissance',

Leur obstacle me gêne autant ou plus que toi. 7o5

DORIS.

C'est prendre mal mon sens : je sais quelle est ta foi.

ALCmON.

En veux-tu par écrit une entière assurance^?

noRis. Elle m'assure assez de la persévérance ;

��1. Var. Hélas! ma volonté sous une autre asservie. (iGSa-Sy)

2. Var. Je te fais vainement un don de ma franchise ;

Tu sais que ses grands biens ne regardent que moi. (i 68^-57)

3. Var. Si l'efTet de mes vœux est hors de ma puissance. (163^-67)

4. Var. Qu'un baiser de nouveau t'en donne l'assurance. (i634-57)

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