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ACTE III, SCÈNE 1. 489

��ACTE III.

��SCENE PREMIÈRE. CÉLIDAN, ALCIDON.

CÉLIDAN.

Ce n'est pas que j'excuse ou la sœur, ou le frère, Dont l'infidélité fait naître ta colère; 780

Mais, à ne point mentir, ton dessein à l'abord N'a gagné mon esprit qu'avec un peu d'efTort. Lorsque tu m'as parlé d'enlever sa maîtresse. L'honneur a quelque temps combattu ma promesse : Ce mot d'enlèvement me faisoit de l'horreur; i'^^

Mes sens, embarrassés dans cette vaine erreur, N'avoient plus la raison de leur intelligence. En plaignant ton malheur, je blâmois ta vengeance, Et l'ombre d'un forfait, amusant ma pitié, Retardoit les effets dus à notre amitié ^ 79"

��I. Var. [Retardoit les effets dus à notre amitié ] ALC. Voilà grossièrement chercher à te dédire : Avec leurs trahisons ta lâcheté conspire (a), Puisque tu sais leur crime et consens leur bonheur. Mais c'est trop désormais survivre à mon honneur ; C'est trop porter en vain par leur perfide trame La rougeur sur le front et la fureur en lame : Va, va, n'empêche plus mon désespoir d'agir ; Souffre qu'après mon front ce flanc puisse en rougir, Et qu'un bras impuissant à venger cet outrage Reporte dans mon cœur les effets de ma rage. cÉL. Bien loin de révoquer ce que je t'ai promis,

(a) Avec leurs trahisons ton amitié conspire. (1644-67)

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