ACTE III, SCÈNE III. ^7
Puisse dessus ma tête éclater à tes yeux
Ce qu'a de plus mortel la colère des cieux,
Si jamais ton rival a ma sœur sans ma vie ! gSS
A cause de son bien ma mère en meurt d'envie ' ;
Mais malgré...
ALCIDON.
Laisse là ces propos superflus : Ces protestations ne m'éblouissent plus ; Et ma simplicité, lasse d^êlre dupée, N'admet plus de raisons qu'au bout de mon épée. 960
PHILISTE.
Etrange impression d'une jalouse erreur,
Dont ton esprit atteint ne suit que sa fureur I
Eh bien ! tu veux ma vie, et je te l'abandonne ;
Ce courroux insensé qui dans ton cœur bouillonne.
Contente-le par là, pousse, mais n'attends pas g 65
Que par le tien je veuille éviter mon trépas.
Trop heureux que mon sang puisse te satisfaire,
Je le veux tout donner au seul bien de te plaire.
Toujours à ces défis j'ai couru sans effroi ^ ;
Mais je n'ai point d'épée à tirer contre toi, 970
ALCIDON.
Voilà bien déguiser un manque ^ de courage*.
PHILISTE.
C'est presser un peu trop qu'aller jusqu'à l'outrage.
1. Var. A cause de ses biens ma mère en meurt d'envie. (i634-6o)
2. Var. Toujours pour les duels l'on m'a vu sans effroi, Mais je n'ai point de lame à trancher contre toi. (i63/()
Var. Toujours pour les duels on m'a vu sans effroi. (lô^i-Sy)
3. Dans l'édition de 1682, on lit masque, au lieu de manque ; mais le sens prouve, ainsi que le texte des impressions antérieures, que c'est une faute d'impression.
4. Var. [Voilà bien déguiser un manque de courage.] PHiL. Si jamais quelque part ton intérêt m'engage, Tu pourras voir alors si je suis un moqueur.
Et si pour te servir j'aurai manqué de cceur ; Mais pour te mieux ôter tout sujet de colère,
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