Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/132

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I20 LA SUIVANTE. notre pièce aura beau être régulière, si elle est sifïlée au théâtre, les savants n'oseront se déclarer en notre faveur, et aimeront mieux dire que nous aurons mal entendu les règles, que de nous donner des louanges quand nous serons décriés par le consentement général de ceux qui ne voient la comédie que pour se divertir. Je suis, MONSIEUR, Votre très humble serviteur, Corneille, EXAMEN. Je ne dirai pas grand mal de celle-ci', que je tiens assez régulière, bien qu'elle ne soit pas sans taches. Le style en est plus foible que celui des autres. L'amour de Gé- raste pour Florise n'est point marqué dans le premier acte, et ainsi la protase comprend la première scène du second, oîi il se présente avec sa confidente Célie, sans qu'on les connoisse ni l'un ni l'autre. Gela ne seroit pas vicieux s'il ne s'y présentoit que comme père deDaphnis, et qu'il ne s'expliquât que sur les intérêts de sa fdle ; mais il en a de si notables pour lui, qu'ils font le nœud et le dénouement. Ainsi c'est un défaut, selon moi, qu'on ne le connoisse pas dès ce premier acte. Il pour- roit être encore souffert, comme Gélidan dans la Veuve, si Florame l'alloit voir pour le faire consentir à son mariage avec sa fille, et que par occasion il lui pro- posât celui de sa sœur pour lui-même ; car alors ce I. Pour se rendre bien compte de ce pronom (^celle-ci), il faut relire la dernière phrase de l'Examen de la Galerie du Palais (p. i5), et se reporter à la note i de la p. 187 du tome I.