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Si mon maître me croit, vous ne tenez plus rien ;
Il changera d’objet, ou j’y perdrai ma peine :
Aussi bien son amour ne vous rend que trop vaine.


Scène IV

La Lingère, le Libraire.


(On tire un rideau, et l’on voit le libraire, la lingère et le mercier, chacun dans sa boutique.)

La Lingère.

Vous avez fort la presse à ce livre nouveau ;
C’est pour vous faire riche.

Le Libraire.

C’est pour vous faire riche. On le trouve si beau,
Que c’est pour mon profit le meilleur qui se voie.
Mais vous, que vous vendez de ces toiles de soie !

La Lingère.

De vrai, bien que d’abord on en vendît fort peu,
À présent Dieu nous aime, on y court comme au feu ;
Je n’en saurais fournir autant qu’on m’en demande :
Elle sied mieux aussi que celle de Hollande,
Découvre moins le fard dont un visage est peint,
Et donne, ce me semble, un plus grand lustre au teint.
Je perds bien à gagner, de ce que ma boutique,