Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/34

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Pour être trop étroite, empêche ma pratique ;
À peine y puis-je avoir deux chalands à la fois :
Je veux changer de place avant qu’il soit un mois ;
J’aime mieux en payer le double et davantage,
Et voir ma marchandise en un bel étalage.

Le Libraire.

Vous avez bien raison ; mais, à ce que j’entends…
Monsieur, vous plaît-il voir quelques livres du temps ?


Scène V

Dorimant, Cléante, le Libraire.


Dorimant.

Montrez-m’en quelques-uns.

Le Libraire.

Montrez-m’en quelques-uns. Voici ceux de la mode.

Dorimant.

Otez-moi cet auteur, son nom seul m’incommode :
C’est un impertinent, ou je n’y connais rien.

Le Libraire.

Ses œuvres toutefois se vendent assez bien.

Dorimant.

Quantité d’ignorants ne songent qu’à la rime.

Le Libraire.

Monsieur, en voici deux dont on fait grande estime ;
Considérez ce trait, on le trouve divin.

Dorimant.

Il n’est que mal traduit du cavalier Marin ;
Sa veine, au demeurant, me semble assez hardie.